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Libération
Vingtième anniversaire

A Roubaix, la Piscine à contre-courant

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Aménagé dans des anciens bains-douches au style art-déco, le musée, qui fête ses 20 ans ce mercredi, a su convaincre les plus sceptiques et devenir un lieu culturel incontournable.
L’ancien bassin de natation a été conservé dans le musée. (Stephane Dubromel/Hans Lucas pour Liberation)
par Stéphanie Maurice, correspondante à Lille et photo Stephane Dubromel. Hans Lucas pour Libération
publié le 19 octobre 2021 à 7h46

A Roubaix, la Piscine, c’est forcément le musée. Personne ne pense brasse coulée ou nage libre, même les hommes en âge avancé qui prennent le soleil d’automne, cabas de courses à leurs pieds. L’un d’eux, fiérot, l’a visité, d’ailleurs, et c’était beau. Même les gamins de troisième, qui croquent dans des tacos géants à la sortie du métro. «Y a des bons trucs, là-bas», tranche Yoan, 14 ans. Djibril, 13 ans : «J’aime bien les musées, les tableaux racontent une histoire, c’est bien de connaître ce que l’auteur voulait faire passer.» Les deux y sont allés plusieurs fois, avec l’école. La Piscine a 20 ans, ce mercredi, et elle tient au cœur des Roubaisiens, preuve d’un ancrage réussi dans une ville populaire, dont on souligne souvent qu’elle est la plus pauvre de France. Elle est aussi un incroyable succès de fréquentation : plus de 200 000 visiteurs par an, en moyenne, dont 20 % d’habitants de Roubaix. «Quand on a ouvert, on espérait, dans les hypothèses optimistes, 50 000 à 60 000 visiteurs», précise le conservateur Bruno Gaudichon, présent depuis les débuts. Avec l’extension ouverte en 2018, consacrée à l’histoire de la ville et aux artistes qui ont composé le Groupe de Roubaix dans les années 60, la Piscine espère tutoyer les 300 000 entrées annuelles.

Qui y croyait quand ce projet un peu fou a été annoncé, en 1990 ? Présenter un fonds sans grands noms de la peinture, qui reflète le goût des industriels du XIXe siècle, ceux qui ont fait la fortune de Roubai