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Billet

A Séoul, le graffeur graffité

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Un jeune couple coréen a naïvement voulu apporter sa touche à l’une des œuvres du street artist JonOne, exposée dans un centre commercial de Séoul, qu’ils croyaient collaborative.
JonOne à Lisbonne, le 10 septembre. (Patricia de Melo Moreira/AFP)
publié le 8 avril 2021 à 19h19

Où sont les vrais artistes ? Et où se déniche l’art ? On se le demande, vraiment, tous les jours, au service culture de Libé… Il y a tant de n’importe quoi aujourd’hui que valeurs et repères sont chamboulés, ce qui est plutôt réjouissant. Feu Marcel Duchamp, avec son urinoir, doit bien se gondoler d’avoir ainsi ouvert les vannes. Il y a par exemple Philippe Geluck, le dessinateur de bande dessinée, qui montre de gros chats en bronze aux Champs-Elysées. Il y a des artistes numériques qui se prennent pour les rois du monde avec leur NFTs. Rappelons aussi que Tomás Saraceno a lâché des araignées au Palais de Tokyo, que le trublion Maurizio Cattelan a scotché une banane à la foire Art Basel Miami, et même les street artists, ces vrais gars du macadam, ces graffeurs de l’art mural en loucedé, ne sont plus ce qu’ils étaient : ils peignent sur des toiles et non plus sur des murs. Leurs œuvres atterrissent en salles de ventes et quittent la rue pour les supermarchés.

C’est pourquoi l’histoire du couple coréen qui «vandalise» une œuvre du graffeur JonOne dans un centre commercial de Séoul donne du baume au cœur. Elle ressemble à l’arroseur arrosé, au graffeur graffité, au vandale vandalisé. John Andrew Perello,