Récompensé par la petite ville néerlandaise de Hilversum à proximité de laquelle il vivait et qui lui décernait en 1965 son prix de la culture, Maurits Cornelis Escher, âgé alors de 67 ans, s’amusait dans son discours de remerciements de la résonance qu’avait rencontrée son œuvre graphique dans le monde des mathématiques alors que lui-même avait été, au lycée, «un élève particulièrement mauvais en arithmétique et en algèbre». Aujourd’hui encore, l’œuvre de cet artiste graveur est souvent réduite à son côté fonctionnel, ses motifs d’animaux s’imbriquant de façon parfaite les uns dans les autres illustrent des manuels scolaires qui font miroiter aux gamins cette promesse professorale si rarement tenue selon laquelle les maths, c’est le fun. Quant à ses illusions d’optique et autres jeux de fausses perspectives, est-ce leur aspect ludique et leur absorption massive dans la culture pop – jeux vidéo, pochettes de disques, clips… – qui les rend suspectes aux yeux du monde de l’art ? Toujours est-il qu’aucune rétrospective n’avait jamais été consacrée en France à M.C. Escher, un vide désormais comblé par l’espace Bazacle à Toulouse qui expose jusqu’à fin mars plus d’une centaine de gravures du Néerlandais.
Végétation touffue et «fascinants cailloux»
C’est non sans une certaine circonspection qu’on aborde cette expo autopromue un peu partout à grandes salves de superlatifs. Escher ? «Un des artistes les plus appréciés du XXe siècle», «une star mondiale du box-office» au travail «extraordinaire», «époustouflant