Photos de soleil couchant rose sur paravents translucides, corridors en acier massif, joyeux néons clignotants dans la pénombre, bienvenue dans le monde crépusculaire de Smith, au premier étage du Monoprix d’Arles. Avec des jeux de transparence, du rose, du jaune, des tirages métalliques, des images d’animaux et de très beaux jeunes gens, l’installation frôle les étoiles «dans un jardin de lumière et d’argent», comme dirait la chanson des années 80. Entre les murs de béton brut du grand magasin, Smith crée un monde entre ciel et terre, un espace-temps nostalgique où la photographie, souvenir rétrofuturiste, fonctionne comme le passeport pour un voyage intersidéral.
Il ne s’agit pas de tout comprendre à l’exposition «Désidération (Anamada Sîn)» – scénographiée par Diplomates – il faut surtout se laisser porter par la promenade entre les murs d’un engin spatial imaginaire, par la beauté des tirages, par la brillance et la robustesse des matières, par la douceur d’un nuancier pastel et par la voix de François Chaignaud qui entonne une plainte étrange, évoquant, de loin, le chant des baleines. Sur des petits écrans vidéo, une «cam girl» lynchéenne, raconte l’histoire d’Anamada Sîn, avatar de Smith personnage fictif errant à la recherche de l’amour et de sa raison d’être.
Tous liés aux étoiles
Sa raison d’être, Smith l’a trouvé, le jour où il a tenu entre ses mains, pour la première fois, une météorite. C’est l’histoire de ce choc émotionnel que raconte «Désidération» : nous sommes