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Photo de rue

Arles 2022: «Evergreen» de Lukas Hoffmann, inventaire fertile

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Les Rencontres d'Arles 2024dossier
Délaissant ses prises de vue perfectionnistes d’univers végétaux ou minéraux, l’artiste basé à Berlin a passé trois étés à photographier des passants «à main levée».
«Strassenbild X» (2018), de Lukas Hoffmann. (Lukas Hoffmann)
publié le 8 juillet 2022 à 23h07

Lorsque, l’an dernier à la même époque, on faisait les présentations avec Christoph Wiesner, le nouveau patron des Rencontres d’Arles ne cachait pas, à titre personnel, son attrait pour les séries et les grands formats. Ce qui nous amène assez naturellement à Lukas Hoffmann, quadragénaire d’origine helvético-australienne, établi de longue date à Berlin après avoir vécu (et pris du galon) huit ans en France, où, justement, le directeur allemand l’a repéré en 2015 à Paris Photo – il a également exposé à la fondation Pernod Ricard, au Point du jour à Cherbourg, ou à la Filature de Mulhouse. Encore que l’artiste tienne à moduler la notion de «série», quand, de son point de vue, la succession d’images proposées s’articule plutôt en polyptyque formant un tout indivisible, chacune prise séparément ne présentant pas d’intérêt particulier.

Hecke bei Malchow, Schokoladenfabrik Tempelhof… les intitulés, a priori sibyllins, renvoient juste à la localisation de la prise de vue en noir et blanc, scrutant ici le détail d’un paysage touffu abordé sous différents angles, là, les lettres écaillées d’une enseigne commerciale sur un conteneur ou un mur, confrontée à l’épreuve du temps. Une verticalité, parfois sciemment absconse mais graphiquement superbe, qu