Le prix à payer pour déjouer les manœuvres d’intimidation à l’encontre des artistes et des institutions qui les soutiennent ? Treize années de procédures judiciaires. Peut-on vraiment parler d’immense déculottée pour l’extrême droite et tous ceux qui multiplient ces derniers temps les atteintes à la liberté de création ? Ce vendredi 8 décembre, par communiqué, le Fonds régional d’art contemporain (Frac) de Lorraine saluait la décision en sa faveur rendue par l’assemblée plénière de la Cour de cassation le 17 novembre, épilogue d’une procédure initiée par l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne (Agrif) contre le Frac après la présentation des Enfants d’Eric Pougeau dans le cadre de l’exposition «Infamille» en 2008.
Première dans l’histoire judiciaire de l’art contemporain
L’œuvre figurait 33 lettres cruelles de l’artiste calligraphiées, détournant le format des petits mots que les parents laissent sur le frigo pour informer leurs enfants qu’ils rentreront tard. Dessus, des messages de violence, à l’instar de : «Les enfants, nous allons voler vos voitures et vous écraser. Vous êtes notre chair et notre sang. A plus tard. Papa et Maman.» Ou «Les enfants, nous allons vous chier dans la bouche. Vous êtes notre chair et notre sang. A plus tard. Papa et Maman.» Ou : «Nous allons vous sodomiser et vous crucifier.» Une œuvre qui nous confronte «à la violence de ce nœud de vipère» que sont les sentiments familiaux, dont l’artiste «dénonce la logique p