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Exposition

A Arles, journées intimes d’une favela

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Dans les années 70 et 80, douze photographes originaires de Belo Horizonte ont saisi des instants de vie dans cette ville-champignon. Collectés par l’artiste Guilherme Cunha dans une riche exposition à Arles, ces centaines de clichés exhument une histoire brésilienne oubliée.
«6e anniversaire de Renatinha», d'Afonso Pimenta, en 1987. (Afonso Pimenta)
publié le 25 août 2025 à 16h04

Ils sont beaux et élégants avec leurs blousons en cuir, leur coupe afro ou leur salopette. Ils sourient et s’embrassent même devant l’objectif. Ils s’appellent Joachim, Elana, Antonio, Quinzim ou Edénéia… Ce sont les habitants aux origines variées d’une favela de Belo Horizonte, au Brésil, dans les années 70 et 80. Tous ont fait confiance aux photographes João Mendes et Afonso Pimenta pour tirer leur portrait ou immortaliser une fête de famille : une naissance, un baptême, un mariage ou un anniversaire dans la communauté de Serra… C’est de la joie et de la bonne humeur que ces résidents d’une des plus grandes favelas du Brésil communiquent à la pellicule, pendant la dictature militaire, dans la belle exposition «Retratistas do Morro» à Croisière, dans le cadre de l’année Brésil-France 2025. Cette archive aurait pu croupir et disparaître. Mais l’artiste Guilherme Cunha, commissaire de l’exposition, a compris l’importance de ces documents qui racontent un pan négligé de son pays. «Le Minas Gerais est connu pour ses histoires, c’est une région où il y a beaucoup de conteurs. A l’origine, on s’est intéressé à l’histoire orale des favelas