«Même quand tout est sombre, il y a de la lumière quelque part», dit Arlindo Maunde, un artiste dont l’atelier est situé à Victoria Yards, un ensemble de bâtiments industriels restaurés dans l’est de Johannesburg. Il évoque ses œuvres, accrochées aux murs : des ballerines et musiciennes dont les silhouettes sombres sur papier blanc virevoltent au milieu de touches de couleurs vives. Il pourrait aussi parler de sa ville, la capitale économique sud-africaine, où il s’est installé à l’âge de 17 ans, après avoir fui le Mozambique voisin, alors qu’une guerre civile y faisait rage, dans les années 80. «J’ai adopté ce style pendant [la pandémie] de Covid-19. Il y avait une atmosphère extrêmement pesante. Je me rendais tous les jours dans mon studio, je peignais directement avec mes doigts, sans trop savoir ce que je voulais représenter, mais c’était une énergie très déprimante qui transparaissait, raconte-t-il. Puis, je me suis dit “stop” ; j’ai décidé de me concentrer sur des sujets où il y a aussi de la joie.»
«Danse freestyle»
Johannesburg, métropole moderne et cosmopolite, est une ville brute, qui n’a jamais réussi à se débarrasser de sa mauvaise réputation. Mais son effervescence ne laisse pas indifférent et elle en fait un lieu où les artistes peuvent s’épanouir. Le plasticien sud-africain William Kentridge, star de l’art contemporain, connu dans le monde enti