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Ephémère

A Londres, Banksy poursuit sa série d’œuvres animalières avec un graff de gorille

Ce mardi 13 août, une neuvième œuvre est venue compléter la semaine prolifique de l’artiste urbain, transformant la capitale britannique en zoo figuratif. Deux ont toutefois déjà été délogées de leur emplacement.
Le nouveau gorille réalisé par Banksy à Londres, ce mardi 13 août 2024. (Hollie Adams/Reuters)
publié le 8 août 2024 à 22h00
(mis à jour le 13 août 2024 à 14h23)

Et de neuf ! A Londres, une nouvelle réalisation du graffeur Banksy – un gorille soulevant un rideau de fer pour laisser s’échapper d’autres animaux d’un zoo – s’est ajoutée, ce mardi 13 août, aux huit autres œuvres revendiquées la semaine précédente. Depuis le lundi 5 août, l’artiste urbain a réalisé neuf œuvres en neuf jours dans les rues de la capitale britannique, une frénésie inhabituelle pour Banksy, qui espace habituellement de plusieurs semaines, voire plusieurs mois, ses réalisations.

Lundi, une chèvre était apparue sur le conduit d’un mur à Richmond, dans l’ouest de Londres. Le lendemain, il s’agissait de deux éléphants sortant leur tête de deux fenêtres condamnées sur une façade du quartier huppé de Chelsea. Et mercredi, trois singes, semblant se balancer, sont apparus accrochés à un pont ferroviaire à Shoreditch, dans l’est de la capitale. Puis jeudi, c’est un loup hurlant sur une antenne parabolique qui a rejoint ce petit zoo, avant deux pélicans attrapant des poissons au-dessus d’une vitrine d’un vendeur de «fish and chips» vendredi, ainsi qu’un chat qui s’étire sur un panneau d’affichage samedi, une cabine pour policier recouverte de poissons dimanche et enfin un rhinocéros semblant monter une voiture.

Deux œuvres sur huit ont déjà été retirées, dont un chat sur un panneau d’affichage qui a été démantelé sous les huées du public peu après avoir été revendiqué par l’artiste. Les ouvriers ont expliqué aux médias britanniques avoir été envoyés à la demande de la police pour des raisons de sécurité en raison du trafic routier sur place.

Trois hommes et une échelle

Autre œuvre volatilisée : un loup peint sur une antenne parabolique, créant l’illusion d’un animal hurlant à la pleine lune. Comme à son habitude depuis le début de cette semaine, le fameux street-artiste originaire de Bristol avait publié une photo de ce graphe sur son compte Instagram, qui cumule plus de 12 millions de followers. Mais une heure plus tard, plus aucune trace de cette parabole. La police londonienne a été appelée peu avant 14 heures pour «le vol d’une antenne parabolique contenant une œuvre d’art». Si aucune arrestation n’a eu lieu à ce stade, elle a précisé enquêter sur cette affaire.

Selon des témoins, des hommes se sont emparés de l’objet dans le quartier de Peckham, dans le sud de la capitale, et l’ont emporté avec eux. L’un d’eux, Tom Kellow, a même raconté à l’agence PA avoir vu «un homme sur le toit et les deux autres surveillaient l’échelle».

Ce n’est pas la première fois que Banksy se fait voler une œuvre : en décembre à Londres, un panneau de signalisation où il avait peint trois aéronefs, visiblement des drones de combat, avait été emporté par des hommes partis en courant sous l’œil des caméras des badauds.

Cette thématique animalière a suscité de nombreuses spéculations quant à sa signification : certains y voient une référence à la crise climatique tandis que d’autres y observent un écho aux Jeux olympiques ou la guerre à Gaza. Certains se sont interrogés sur un possible lien avec les émeutes d’extrême droite qui ont eu lieu ces derniers jours au Royaume-Uni, alors que l’artiste a plusieurs fois défendu la cause des réfugiés. Le journal dominical The Observer y voit un objectif plus prosaïque : en créant surprise et amusement, il s’agirait de remonter le moral du public dans une période où l’actualité est sombre.

Mise à jour ce mardi 13 août à 14h23, avec l’ajout du graff du gorille.