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A Monaco, le cabinet de curiosités de Shimabuku

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A l’écart des restrictions françaises, la Villa Paloma de la principauté permet de renouer avec l’expérience muséale en mettant en lumière l’artiste japonais, orchestrateur de rencontres plastiques incongrues et poétiques.
«Eriger», installation de Shimabuku (2017-2021). (Andrea Rossetti)
publié le 16 mars 2021 à 5h17

Plus de quatre mois après la fermeture des lieux culturels dans la France métropolitaine, c’est, dans l’Hexagone, la seule exposition d’art contemporain visible dans un musée. Certes pas en France mais à Monaco, où les habitants des Alpes-Maritimes et du Var peuvent se rendre sans précaution particulière si ce n’est, bien sûr, le port du masque et le respect des règles sanitaires. Aussi y a-t-il une certaine émotion à passer la porte de la Villa Paloma, antenne du Nouveau Musée national de Monaco (NMNM), d’autant que l’exposition qui vient de débuter est celle de Shimabuku, artiste japonais friand des rencontres incongrues - une pieuvre et un pigeon, une hyacinthe et un poisson rouge, une pomme de terre et les fonds marins…

Le frigo et le tentacule

Voici donc : un ressortissant français et un musée. Expérience jadis banale qui se place aujourd’hui quelque part entre l’anecdote et la légende. Territoire abstrait qu’explore justement avec poésie Shimabuku dont les œuvres et projets au long cours trouvent souvent leur origine dans des microdétails piquant sa curiosité : un colocataire interdisant tout tentacule dans le frigo commun (Avec la pieuvre, 1990-2010) ; une hache du néolithique et un smartphone se ressemblant drôlement (Outils les plus anciens et les plus récents des êtres humains, 2016) ; il faut un certain temps de fermentation pour faire un cornichon (Le voyage du concombre, 2000), etc. Quand il découvre en 1998 la légende d’une sirène de 165 mètres dans un temple de Fuk