A la fois incipit et slogan (de campagne ?), l’injonction claque, accrochée dans le hall d’entrée : «Il faut confronter des idées vagues avec des images claires.» Œuvre signée Séverine Hubard et David Legrand, il s’agit à l’origine d’un extrait de dialogue de la Chinoise, de Jean-Luc Godard, qui tient lieu ici de sésame permettant de pousser une nouvelle fois la porte de la Gaya Scienza, cet enthousiasmant «espace d’exploration artistique et poétique», germé à Nice, au rez-de-chaussée d’un bâtiment cossu dont on ne doit surtout pas se priver de visiter toutes les pièces, tant celles-ci recèlent une inventivité d’autant plus offerte à la curiosité que l’entrée est gratuite.
Ainsi, une dizaine de salles plus loin, reste-t-on médusé – puisque à la fois attendri et enchanté – devant la Machine à fabriquer des avions en papier qui, comme son intitulé l’indique, n’a d’autre fonction que celle de plier mécaniquement ces objets volants qui, traversant les générations, font la joie éternelle des écoliers. Une prouesse farfelue de Fabrice Cotinat qui, vu l’invraisemblable assemblage de pièces, a de toute évidence dû engloutir des centaines d’heures pour mettre au point un prototype dont l’usage exclusif aboutirait donc au même résultat que celui produit en quelques secondes par une simple paire de mains !
Coloc joyeuse
Ouverte fin 2023, à l’initiative d’Eric Castaldi – un local qui, par le biais d’un fonds de dotation a décidé de réinvestir dans la culture une partie de son pacto