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Exposition

A Tours, l’essence ciel de Claire Chesnier

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Avec ses morceaux d’horizons faits de dégradés et de lignes floues, les tableaux aériens de l’artiste apaisent autant qu’ils nous éprouvent dans notre chair.
Les tableaux abstraits de Claire Chesnier ponctuent régulièrement les cloisons de la «galerie blanche», comme une partition à la fois tenue et lâche. (Aurélien Mole)
publié le 25 juillet 2025 à 21h12

Claire Chesnier a écrit une phrase magnifique : «Le ciel nous touche, nous marchons dedans.» Et son œuvre aérienne est à l’image de cette phrase : céleste, on marche dedans, ébloui. Présentés à Tours, ses tableaux abstraits ponctuent régulièrement les cloisons de la «galerie blanche» – espace d’exposition du Centre de création contemporaine Olivier-Debré (CCCOD) baigné de lumière zénithale –, comme une partition à la fois tenue et lâche. Aucun cartel ne vient troubler la pureté de l’accrochage. Soigneusement alignés et espacés les uns des autres, ces paysages, de format vertical, représentent tous des morceaux d’horizons, avec des lignes floues et des couches de couleurs, des dégradés labiles, sombres en bas, jaune, rose, mauve, bleu ou vert pale en haut. Des aubes ou des crépuscules ? Mystère, c’est indéterminé.

A gauche, une typologie de nuages mousseux. A droite, des cieux dégagés et profonds défient la gravité : des petites stries noires s’élèvent vers le haut comme si le ciel aspirait la terre. N’est-ce pas le rayon vert qui se forme au centre des œuvres ? On dirait des photographies prises depuis le hublot d’un avion. Il s’agit en fait d’encres sur papier dont on perçoit la nature aqueuse, comme des aquarelles géantes. Si ces encres abstraites ressemblent tant à des photographies, c’est sans doute parce qu’elles sont contrecollées sur du Dibond, l’aluminium rigidifiant le dessin. Chaque encre porte, en guise de nom, le jour de sa fabrication : 130424, 2024,