Giverny, la maison de Claude Monet, son jardin, son petit pont au-dessus de la mare aux nénuphars, la file des touristes venus là en pèlerinage artistique et, au milieu de ce village de carte postale, une exposition qui détonne par son avant-gardisme. Si les œuvres visionnaires d’Andrea Branzi, maître du design radical italien, sont déployées dans deux salles du Musée des impressionnismes, c’est à cause du Covid qui a décalé à plusieurs reprises la tenue de l’exposition que le centre Pompidou avait commencé à préparer avec lui dès 2020, puis à la fermeture pour travaux de l’institution, puis à la mort de l’artiste en 2023. Toutefois, loin d’avoir été recasée au hasard des lieux disponibles, l’exposition «le Règne des vivants» a toutes les bonnes raisons de se tenir à Giverny, dont elle reverdit l’ambiance passéiste à la faveur de la pensée audacieuse et effervescente qu’elle met en scène dans des œuvres de toute nature. Objets design, tableaux en relief, maquettes ou sculpture de pâte à modeler, pour la plupart issus des collections du Musée national d’art moderne.
Toujours brute et sauvage
Il y a cinq ans, Branzi