Portée par le marché, la peinture figurative reconquiert les cimaises qui lui ont été longtemps interdites. «Nombre de peintres français ont désormais pris une place sur la scène internationale», confirme Benoît Porcher, fondateur de la galerie Semiose, à Paris, qui n’hésite pas à qualifier de mondial le succès de sa dernière pépite, le jeune Hugo Capron : «On a vendu ses toiles à des collectionneurs émiratis, asiatiques, américains. Puis, il y a une demande de galeries étrangères pour représenter nos peintres. Amélie Bertrand travaille avec Another Place, à New York.»
Nina Childress, qui vient de quitter Bernard Jordan, sa galerie historique, pour une galerie new-yorkaise, parle, elle, d’une «autorisation nouvelle à faire du figuratif» et confirme que c’est le marché qui l’a donnée. «Les avant-gardes, j’ai connu, se remémore-t-elle. On a poussé le bouchon aussi loin qu’on a pu. Les marchands se sont demandé “qu’est-ce qu’on va faire ? Quoi vendre ?”.» L’artiste Thomas Lévy-Lasne, militant actif de la cause figurative, a daté avec précision ce retour pictural. C’est en 2008, selon lui, que la peinture revient sur les étals des marchands. «J’ai vérifié. A la Fiac, en 2007, il n’y avait pas un seul peintre. L’année d’après toutes les galeries en proposait au moins un.» La crise était passée par là. Et la peinture, moins onéreuse à produire et à transporter, facile à accrocher et à stocker, devint une valeur refuge.
«J’étais has been»
Reste qu