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Exposition

«Artificial Dreams», les jeux d’artifices du Grand Palais Immersif

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A l’heure de l’expansion des algorithmes et de l’IA, le laboratoire parisien, ouvert en nocturne, propose une véritable orgie de couleurs et de mouvements, à travers une revisite de l’art pariétal, une Venise rétrofuturiste ou encore une balade éblouissante de Tokyo.
L’œuvre de Justine Emard, «Hyperphantasia», prend tout son sens dans le cadre de l’exposition «Artificial Dreams», présentée en nocturne au Grand Palais Immersif. (Quentin Chevrier)
publié le 17 mai 2024 à 18h39

Et si, en définitive comme pour tout le reste, l’art n’était qu’une histoire éternelle de recommencement ? Telle est, en substance, la question que l’on se pose devant l’œuvre de Justine Emard, Hyperphantasia, qui, à défaut d’être inédite (la plasticienne et performeuse étant elle-même dans le circuit international depuis bientôt dix ans) prend tout son sens dans le cadre de l’exposition «Artificial Dreams», présentée en nocturne au Grand Palais Immersif, laboratoire XXL «dédié aux nouvelles expériences artistiques» au sein du bâtiment de l’opéra Bastille. Couvrant deux immenses parois, s’étale sous la forme d’une projection vidéo, un hymne vibrant à l’art pariétal… revu et visité par la technologie : travaillant à partir d’une base de données scientifique de la grotte Chauvet, l’artiste a dressé via une «machine autoapprenante» une armée de neurones artificiels permettant de «fabriquer de nouvelles images de la préhistoire». Outrage suprême ou avancée mirifique ? L’idée ici ne serait pas tant de prononcer un arbitrage, que d’admettre la qualité d’une œuvre qui, les racines enfouies dans le paléolithique, remonte le temps jusqu’à la sobriété brutalis