Et si, en définitive comme pour tout le reste, l’art n’était qu’une histoire éternelle de recommencement ? Telle est, en substance, la question que l’on se pose devant l’œuvre de Justine Emard, Hyperphantasia, qui, à défaut d’être inédite (la plasticienne et performeuse étant elle-même dans le circuit international depuis bientôt dix ans) prend tout son sens dans le cadre de l’exposition «Artificial Dreams», présentée en nocturne au Grand Palais Immersif, laboratoire XXL «dédié aux nouvelles expériences artistiques» au sein du bâtiment de l’opéra Bastille. Couvrant deux immenses parois, s’étale sous la forme d’une projection vidéo, un hymne vibrant à l’art pariétal… revu et visité par la technologie : travaillant à partir d’une base de données scientifique de la grotte Chauvet, l’artiste a dressé via une «machine autoapprenante» une armée de neurones artificiels permettant de «fabriquer de nouvelles images de la préhistoire». Outrage suprême ou avancée mirifique ? L’idée ici ne serait pas tant de prononcer un arbitrage, que d’admettre la qualité d’une œuvre qui, les racines enfouies dans le paléolithique, remonte le temps jusqu’à la sobriété brutalis
Exposition
«Artificial Dreams», les jeux d’artifices du Grand Palais Immersif
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L’œuvre de Justine Emard, «Hyperphantasia», prend tout son sens dans le cadre de l’exposition «Artificial Dreams», présentée en nocturne au Grand Palais Immersif. (Quentin Chevrier)
par Gilles Renault
publié le 17 mai 2024 à 18h39
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