La science-fiction, ses récits dystopiques, ses cauchemars technologiques, sa prédiction des catastrophes écologiques, énergétiques et climatiques en cours, sans omettre ses visions d’un corps humain mutant et dédoublé en avatars de toutes espèces (cyborgs, androïdes, avatars numériques) sont placées sur un piédestal dans cette exposition consacrée aux liens entre l’art et ce genre longtemps considéré comme mineur, en littérature du moins. Mais, au centre Pompidou-Metz, le piédestal paraît d’emblée trop haut au point que depuis ce perchoir, la SF fait de l’ombre aux formes artistiques elles-mêmes, réduites à illustrer l’un de ses thèmes, sans considération ni de l’époque à laquelle elles ont été créées, ni de leurs matériaux, ni de leur esthétique. La SF dicte donc son scénario et sa narration – ce qui exclut dès lors du corpus toute œuvre non figurative, qui ne raconte pas d’emblée et explicitement une histoire, alors même que Vasarely, les minimalistes américains et bien d’autres n’ont cessé de se projeter vers le futur. A cette erreur de casting, s’ajoute un parti pris scénographique hasardeux. Les cimaises, récupérées d’une
Anticipation
Au Centre-Pompidou Metz, trouble futur
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Konrad Klapheck, «Der Krieg», 1965. (Adagp, Paris, 2022)
publié le 12 décembre 2022 à 6h10
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