Dans le dessin qui donne son titre paniqué (Oh la la) à cette exposition Roland Topor au Consortium de Dijon, une femme nue se tient la tête à deux mains, au milieu de ses deux acolytes, couchées au sol, inertes. Le groupe, solitaire, pose sur fond d’un paysage dont le crayonné rougeâtre et noirâtre attise les flammes et forme une espèce d’écrin de fumée qui les isole du monde entier. C’est systématique. Le travail graphique et pictural de Topor cadre son petit peuple baroque au plus près et s’en tient strictement à l’acmé de la crise, à un instant auquel tout est suspendu, même si l’issue (le pire) est toujours certain. Même quand la mort a déjà fait son œuvre. Ainsi, dans un autre dessin, de 1978, il est déjà trop tard pour cette femme à la silhouette immensément longiligne et qu’un homme prend à bras-le-corps pour la traîner jusqu’à une embarcation, sans espérer pour elle le moindre salut : le Cercueil sera trop petit, se désole le titre.
Etonnamment contemporaine, cette noirceur macabre et comique passe donc souvent par l’expression de l’exiguïté des cadres de vie et de mort. D’apprentissage aussi où un élève se voit sommer de déchiffrer le gribouillis insensé que lui tend son précepteur en même que celui-ci lui pointe un flingue sur la tempe. , Topor trouve un des moyens les plus efficaces pour s’extraire de ces contraintes social