L’ancien palais de justice de Dakar est un magnifique bâtiment des années 50. Il trône au bout de l’avenue Pasteur, sur la pointe de la presqu’île qui accueille le centre administratif de la capitale sénégalaise, le Plateau. C’est dans ses grandes salles d’audience désaffectées, entre ses hautes colonnes en béton et autour de son patio ombragé que la Biennale de l’art africain contemporain expose, depuis 2016, les œuvres de la sélection officielle. Cette année, la 14e édition de Dak’Art s’étale dans plusieurs lieux de la capitale, comme le musée des civilisations noires ou le monument de la Renaissance africaine, qui accueille le premier marché d’art international et des rencontres professionnelles. Pour la première fois, elle occupe aussi les Manufactures de la ville de Thiès, et essaye de sortir l’art dans la rue avec le projet Doxantu, «promenade» en wolof : 17 artistes ont créé des installations géantes sur une partie de la très populaire corniche Ouest, le front de mer de la ville qui s’élance du Plateau, longe le quartier historique de la Médina et le campus de l’université publique Cheikh Anta Diop, jusqu’à la pittoresque place du Souvenir africain. Mais le cœur battant de la manifestation est bien l’ancien tribunal.
«A Dakar on voit de tout»
Loin du bruit et des embouteillages de l’une des villes les plus peuplées d’Afrique de l’Ouest, une foule de galeristes, agents, amateurs d’art, diplomates, intellectuels et artistes de toutes origines papillonne d’installation en tableau, pour profiter au