Le Musée international des arts modestes (Miam) de Sète ne manque pas d’air, ni d’idée, lui qui sous-titre sa nouvelle exposition «Beaubadugly» «l’autre histoire de la peinture». L’emploi de l’article défini stipule ici le caractère impérieux de l’énoncé. Reste à savoir ce qu’on entend par «l’autre histoire de la peinture». Sur ce point, Hervé Di Rosa, cofondateur du lieu en 2000 et toujours imbattable dans le rôle (au sens théâtral du terme) d’Hervé Di Rosa – gouaille, dress code et accent mêlés –, assume une attitude délibérément floue. «N’étant pas moi-même universitaire, j’ai d’abord eu du mal à organiser mes idées, tant le champ d’investigation paraissait vaste, concède l’apôtre de la figuration libre. Alors que le postulat, lui, restait clair : raconter cet art marchand, en lien direct avec la société et à l’aise avec la question de l’argent, qui finalement s’est trouvé plutôt renié après l’ouverture du centre Pompidou [où l’on peut encore voir l’exposition du même Di Rosa, «le Passe-mondes», jusqu’au 26 août, ndlr]. Un art populaire, tout simplement, facile à aborder… et absent des musées, qui a pris son essor dans l’univers consumériste du XXe siècle, avec des œuvres qu’on achetait parfois dans les centres commerciaux et qui, par copies ou posters interposés, ont contribué à la déco de tant d’habitations ou salles d’attente.» Moralité pragmatique : «La peinture, c’est aussi un boulot, en équilibre entre désir et réalité.»
Bichons et caniches inoffensifs
S’il