Sa rétrospective à Bordeaux, au Frac Nouvelle-Aquitaine, dans cet espace si incongru de la Méca, plein de murs obliques, entremêle tous les sujets dépeints par Nina Childress depuis ses débuts. Sans se soucier de l’ordre chronologique ni se priver de mélanger les séries. Portraits de gars, de filles surtout, connues ou pas, vedettes de la variété, Karen Cheryl et Sylvie Vartan en tête de cortège, héroïnes du petit écran (Sissi l’impératrice est là, mais pas la famille Ewing, figurée, en 1982, en un groupe cabossé et hagard dans un tableau hilarant) mais également nus échevelés, natures mortes glacialement sans qualité, à la surface si lisse que rien n’accroche, et toiles aux châssis épousant la forme du motif pour mieux tromper leur monde (à l’image de ces savonnettes dépeinte avec un mimétisme confondant) surgissent sur les cimaises et les murs, obliques donc, sans prévenir et sans trop prendre la peine d’expliquer le pourquoi de cet accrochage qui s’amuse à passer du coq à l’âne, et par exemple des perruques aux Tupperware (deux motifs choyés par l’artiste) et à faire revenir de loin en loin certains motifs, notamment les nus féminins, ritournelle de Nina Childress depuis ses débuts en 1980.
Un détail qui lui tape dans l’œil et dont elle va tirer le fil
Ce parcours prend, à raison, le risque de tendre des lignes peu académiques. L’idée est de permettre au spectateur de se raconter des histoires, exactement comme le fait l’artiste. Le catalogue raisonné de Nina Childress, paru alors que son exposition était en préparation, augmenté d’un