Au pied de la colonne Vendôme, le champignon géant de l’artiste Carsten Höller a un petit air mutin, comme un lutin qui défie un colosse. Sur la place la plus chic de Paris, Giant Triple Mushroom (2024), trois mètres de hauteur, fait partie du programme public d’Art Basel Paris, un parcours en neuf lieux qui accompagne la grande foire, de retour cette année au Grand Palais. Représenté par la galerie Gagosian, Carsten Höller est à Paris pour couver sa sculpture démesurée mais aussi pour ouvrir un restaurant pop-up à Montparnasse dont il assure la direction artistique. Féru d’amanites tue-mouches – une espèce toxique et psychotrope –, l’artiste allemand, né à Bruxelles, installé à Stockholm, est fasciné depuis les années 90 par les Fungi. En ce début d’automne, il a accepté de partager sa passion champignon avec Libération. Mise en bouche, au goût de sous-bois, de la folle semaine de l’art parisienne.
Comment a commencé votre histoire avec les champignons ?
Ils sont fascinants : c’est un organisme souvent géant qui peut mesurer plusieurs kilomètres, qui pousse dans la terre et interagit avec les plantes, avec des bactéries ou des virus… C’est un monde très complexe, invisible et souterrain. Parfois, quand on trouve un arbre mort, on enlève l’écorce et on peut voir le mycélium,