Un dernier tirage et puis s’en va. Le moment est grave et joyeux à la fois : l’énorme machine grise, une Hoster Gmbh, qualité allemande, qui s’est éteinte définitivement lundi à Belleville, crache ses ultimes épreuves argentiques, les fameux «Ciba». Né en Suisse sur le site industriel de Marly près de Fribourg, le procédé Cibachrome – ou Ilfochrome –, a permis pendant soixante ans de réaliser des tirages à partir de diapositives couleur. Développé à l’origine pour l’armée, mis au point par la société Ciba (Chemische Industrie Basel) en 1958, et lancé par les trois sociétés Tellko, Ciba et Ilford, le Cibachrome a été produit jusqu’en 2013. C’est un support constitué d’une base en plastique et non en papier. Ce procédé à la chimie riche en sels d’argent a donné des images piquées, presque métalliques. Très apprécié pour le rendu stable de ses couleurs, pour ses tonalités qui claquent, ses dominantes de rouge, pour la pureté de son blanc et pour son excellente conservation, il a été adopté par les artistes et les musées. Nan Goldin, Bettina Rheims, Patrick Tosani, James Barnor,
Argentique
Cibachrome, dernière photo avant la fin d’un monde
Article réservé aux abonnés
Julie Laporte réceptionne la dernière grande photo couleur que débite la développeuse RA4. (Lee Shulman/DR)
publié le 24 janvier 2023 à 6h44
Dans la même rubrique