Antre francilien blotti juste de l’autre côté du périph, le Lavoir numérique, qui se vit depuis fin 2020 en «lieu de créations et de pratiques audiovisuelles», ne manque pas d’idées – à défaut de disposer de moyens démesurés. Comme celle qui consiste actuellement à questionner le phénomène complotiste, tel qu’il prospère à la faveur des nouveaux outils technologiques désormais à la portée du plus grand nombre.
L’évocation se présente sous la forme d’un parcours vidéo, imaginé, écrit et interprété par un certain Benoît de Chaumont, par ailleurs directeur du cinéma de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), à ne pas confondre avec Benoît Chaumont, quasi homonyme et lui-même journaliste d’investigation passé par Canal + et France Télévisions (tant qu’à écrire sur un sujet aussi sensible, mieux vaut vérifier ses sources…). Adoptant un ton à la fois potache et pédagogique (calibré pour les visites scolaires, en déduit-on), le récit suit le cheminement captieux d’un personnage fictif, dénommé Paul B., «un homme comme les autres qui a vu germer un jour en lui la graine du doute».
S’appuyant sur le retentissement qu’eurent par exemple l’assassinat de J.F. Kennedy en 1963 ou les attentats terroristes du 11 septembre 2001 contre les Twin Towers de New York, entre autres séismes planétaires prétextes à toutes les spéculations, jusqu’aux plus fumeuses et immondes, l’exposition de Gentilly met au jour ces leviers du pyrrhonisme où mijotent