Que les trois artistes exposés ensemble appartiennent à des générations différentes n’empêche pas leurs tableaux ou leurs dessins de se fondre, à la galerie Marcelle Alix, dans les mêmes vapeurs moites d’une représentation chaude de la sexualité, des corps et de leurs ébats.
La plus jeune des trois, Tirdad Hashemi, 30 ans, trace ainsi au pastel gras sur papier de vigoureuses parties de jambes en l’air dont les protagonistes, échevelés et surexcités, accouplés à deux, trois ou quatre, s’enlacent et se pénètrent au point que leurs contours se dissolvent les uns dans les autres. Le trait est énergique plutôt que véhément et les couleurs (chair, violette, jaune) vives sans être criardes. Ne pas se méprendre, donc : la jeune artiste, née à Téhéran, installée à Paris, se tient loin du néo-expressionisme allemand souffreteux. Il y a de la joie dans ses ébats, et une si grande confusion des rôles et des sexes de chacun des personnages qu’on peine parfois à reconnaître qui est un garçon et qui est une fille, qui tient le manche et qui mène la danse. Ce qui est sûr, c’est que le pastel gras achève d’humecter ces scènes du désir débordant qui les anime.
Pour l’œil autant que pour la main
Or c’est notamment à cet endroit que, dans l’exposition, Michael Dean, 45 ans, s’incruste. Ses tableaux ne sont pas faits de peinture mais de sable, dont la couleur brune ressemble à celui du sable mouillé. L’artiste anglais y a laissé des empreintes de pieds, nus ou chaussés de souliers aux semelles à motifs de cœur. Les tableaux sont bo