Raffinées et exquises, sans être luxueuses ni ostentatoires, parées de l’éclat fané du glam rock mais jouant pudiquement d’une forme de discrétion, ses œuvres ont toujours été rétives à prendre toute la lumière clinquante de l’art contemporain. Marc Camille Chaimowicz, artiste pour artiste comme disent les Anglais («artist’s artist»), artiste culte parmi ses pairs, jeunes et moins jeunes, est mort ce jeudi 23 mai, à 77 ans, a annoncé le Consortium, centre d’art de Dijon.
Expo
Né à Paris en 1947, il quitte la ville à 8 ans, avec ses parents, pour vivre à Londres. Il revient en France le temps de participer aux manifestations de Mai 68 qui lui font voir les choses, l’art, la vie autrement. De retour à l’école d’art en Angleterre, il ne s’y retrouve plus : «Je remettais tout en question à cause des événements qui s’étaient produits, confiait-il. J’arrive à l’école et je dois expliquer à mes tuteurs que je ne peux plus peindre, que je ne peux plus m’engager dans cette pratique. C’était un peu naïf évidemment.» N’empêche, il développe en effet de nouvelles formes qui excèdent le cadre du tableau, se jouent de la séparation entre espace public et privé, entre le visible et l’invisible, entre ce qu’on montre et ce qu’on cache.
Enfin, il n’eut de cesse de passer outre la césure hiérarchique instituée entre les beaux-arts et les arts décoratifs, créant pour ses expositions vases, meubles, fauteuils, lampes, papiers peints ou paravents. Lesquels faillent toujours à leur