Solide bâtisse du XVIIIe siècle, le Pavillon Carré de Baudouin continue de pâtir d’un déficit de notoriété. Un constat d’autant plus regrettable que le lieu, géré par la mairie du XXe arrondissement de Paris, se démène pour monter des expositions de bonne tenue, à la fois roboratives, accessibles et… gratuites. Souvent dédiés à la photographie, les espaces – sur deux niveaux – ont déjà ainsi été investis par Willy Ronis, Guillaume Herbaut ou Sylvain Gripoix. Place maintenant au «Rire des amants» qui, titré d’après une œuvre de l’auteur afghan, Sayd Bahodine Majrouh (assassiné en 1988 à Peshawar, au Pakistan), est du même tonneau.
Projet collectif, l’accrochage réunit trois femmes et trois hommes, originaires d’Afghanistan et d’Iran, qui se penchent sur le sort du peuple afghan, tel qu’observé ces trois ou quatre dernières décennies avec une empathie lucide orientant plus volontiers le propos du côté de la résilience, que de la commisération ou de l’anéantissement. «J’ai peur que les indignations aussi ne soient condamnées à l’obsolescence et, quand le pays est retombé aux mains des talibans, durant l’été 2021, nous avions la certitude que l’émoi international ne durerait qu’un temps. Aussi, avons-nous réfléchi à un postulat artistique, brandi comme une arme destinée à contrer l’oubli. Mais, plutôt que reproduire l’éplorati