Si cette 19e édition de Hors Pistes, le festival de l’image en mouvement du centre Pompidou, s’est laissée dicter son thème par la tenue à Paris des Jeux olympiques, ce n’est pas pour promouvoir benoîtement l’événement interplanétaire ni même l’effort physique, mais, selon les mots de la commissaire Géraldine Gomez, pour observer «la transformation des règles du sport sous l’effet de l’avancée de la technologie, de la globalisation et des mouvements sociaux». Décalés, les images, les films, les performances et les conférences du programme ont en commun de se défier de l’esprit de compétition pour préférer mettre en scène les hors-champ ou les à-côtés de la représentation médiatique du sport. Dès lors, place aux amateurs plutôt qu’aux professionnels, aux équipements abandonnés une fois la fête finie, aux trophées cabossés plutôt que lustrés, aux corps hésitants plutôt qu’agiles.
Plusieurs films se focalisent ainsi sur le moment d’après ou celui d’avant l’événement. Pauline Bastard rejoue chichement les cérémonies d’ouverture d’une flopée de JO en mettant à pied d’œuvre des enfants de centres de loisirs, des animateurs de la ville de Paris, des gardiens de gymnase, ou les adhérentes d’un club de couture qui ont fabriqué les costumes des mascottes et survêtements officiels portés dans les festivités inaugurales. Haut en couleur, mais sans le faste ni la pompe d’origine, le spectacle livré a la simplicité attendrissante et bon enfant des fêtes de fin d’année. Plus une iron