Sur un mur des Réserves, à Romainville (Seine-Saint-Denis), un dessin de voûtes tordues et griffues comme de voraces flammèches, trace, en perspective, un tunnel vers le lointain. Ce «portail secret, passage secret» se teinte, sur un fond orangé, de rouge carmin, celui du sang de l’artiste, Alison Flora, qui, peignant en même temps qu’elle le prélève, sait en conserver tout l’éclat. Glaçante et galvanisante, l’œuvre est la bonne porte à laquelle frapper avant de pénétrer dans la myriade d’expositions organisées par le Frac Ile-de-France, où est révélé l’obscur pacte conclu par l’art contemporain avec le Moyen Age, ses créatures merveilleuses, ses cryptes humides, ses croyances magiques, ses grimoires enluminés, ses gargouilles goguenardes.
Aux Réserves donc, au Plateau (XIXe arrondissement), et même parmi les collections historiques du musée de Cluny, sans compter une dizaine de lieux de la région, les œuvres attestent de l’attrait d’une jeune génération d’artistes pour cette période. A laquelle certains d’en