Le report de l’inauguration de la Bourse de Commerce, initialement prévue le 23 janvier, aura au moins donné à François Pinault le luxe de défaire et de refaire l’accrochage de sa première exposition parisienne (opportunément titrée «Ouverture»), de casser des cimaises pour les reconstruire ailleurs, de changer la liste, non pas des invités (la fête rêvée comme une mondanité au rayon planétaire n’a pas eu lieu) mais des artistes à l’affiche, et de pilonner une première version du catalogue. Ce soin maniaque, cette peur peut-être de mal faire disent l’enjeu très affectif que le retraité des affaires, amateur d’art à temps plein et à bourse déliée depuis une quinzaine d’années, accorde au troisième monumental écrin qu’il dédie à ses œuvres d’art contemporain qui se comptent par milliers.
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Mais l’ouverture, samedi à Paris, de ce nouveau lieu d’exposition privé peut en faire frissonner d’autres – d’émoi, de peur et sans doute de jalousie. Parce que la Bourse de Commerce peut apparaître comme la cerise sur le gâteau, peut-être indigeste, d’une offre privée qui ne cesserait de reléguer le programme des institutions publiques à l’arrière-plan. La Bourse de Commerce est située à deux pas de la Fondation Lafayette et pas très loin de la nouvelle Fondation Pernod-Ricard, un peu plus certes de la Fondation Louis-Vuitton, mais bientôt proche aussi de la Fondation Cartier, dont le déménagement vers la rive droite est prévu mais pas encore daté. Le centre Pompidou, lui, plus proche v