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Nomination

Guillaume Désanges prend la tête du Palais de Tokyo

Ce critique d’art et commissaire d’exposition indépendant remplace Emma Lavigne partie pour la Bourse du Commerce de Pinault. Il a son actif de nombreuses expositions innovantes et atypiques.
Guillaume Désanges en 2016. (Jean-Luc Flémal/BELPRESS/MAXPPP)
publié le 10 janvier 2022 à 21h31

La nomination de Guillaume Désanges à la tête du Palais de Tokyo par Emmanuel Macron, sur proposition de la ministre la Culture Roselyne Bachelot-Narquin, est, peut-être, une bonne nouvelle pour cette institution désertée par son ex-directrice, Emma Lavigne, partie en octobre pour la Bourse de commerce, navire amiral de la collection Pinault. L’homme a fait ses preuves dans le domaine du commissariat d’exposition en s’attachant, depuis le début des années 2000, à inventer des formats, des durées, des espaces, des manières de discourir et de montrer les œuvres qui soient singulières, épatantes, clivantes, innovantes.

Guillaume Désanges, né en 1971, a fait des études de commerce avant de s’orienter vers un DESS (comme on disait alors dans les années 90) «Arts visuels et multimédia» (comme on disait alors). Mais vite, il a un truc qui le distingue des autres curateurs. A Public, un espace d’art indépendant situé à deux pas du Centre Pompidou et depuis longtemps fermé, il présente une expo où les œuvres ne sont visibles (et éclairées) que les unes après les autres. Un show entre ombre et lumière confrontant les œuvres à l’invisible, que Désanges rejouera quelques années plus tard quand le Plateau l’invite à Paris à concevoir un cycle d’expositions. Il le consacre à soulever les mystères de pièces fermées à double tour. Toute une histoire…

Désanges, en effet, est un conteur qui conduisait, jusque là, à la Verrière Hermès, à Bruxelles, une programmation prospective. Il a aussi livré, au CAPC de Bordeaux, une expo consacré à Absalon et son entourage et, à Saint-Nazaire, une autre consacrée aux luttes ouvrières dans l’Ouest de la France (intitulée «Contre-vents»). La liste est longue. Et la pente raide. Le Palais de Tokyo a besoin d’idées (mais n’en manquera pas avec Désanges et toute l’équipe de curators déjà bien étoffée) mais surtout d’un modèle économique viable. Le nouveau chef entend, selon la version officielle, «développer des partenariats avec un réseau d’institutions parisiennes, régionales comme internationales, mais aussi des écoles d’art, des lieux de résidence ou encore avec le CNAP. A l’image de la pratique de la «permaculture», il propose un «partage raisonné» de l’espace et du temps, alternant espaces d’expositions et «espaces en friche» pouvant accueillir d’autres recherches ou expérimentations artistiques et de nouvelles possibilités de rencontre avec le public. Pourvu que ça pousse.