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«J’ai une famille» : de la Chine à la France, de l’exil au trésor

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Le Musée national de l’immigration expose jusqu’à mi-février dix artistes chinois qui se sont installés en France dans les années 80-90. Pionniers de l’art mondialisé, les plasticiens interrogent leur départ de leur pays natal et leur acculturation en Occident.
Ru Xiao Fan livre sa version des «Ménines» de Vélasquez avec des personnages en forme d’aubergines, chou-fleur, potiron et pastèque, dans son oeuvre «La Pomme n°2». (Ru Xiao Fan)
publié le 21 octobre 2023 à 3h06

Un choix s’offre à vous : soit emprunter un couloir réservé aux membres de la communauté européenne, comme l’indique une signalétique sur caisson lumineux jaune («EC Nationals») soit se diriger vers la porte réservée aux autres nationalités («Others»). Mais attention, dans chaque entrée de ce poste-frontière fictif se trouve une cage aux lions – heureusement vide – qui augmente d’un cran l’agressivité du dispositif sécuritaire. L’installation Passage a été inspirée à l’artiste Huang Yong Ping (1954-2019) par ses déplacements en Europe. Au Musée national de l’histoire de l’immigration, cette œuvre inaugurale qui renvoie chaque visiteur à ses papiers d’identité ouvre «J’ai une famille», exposition de dix artistes de l’avant-garde chinoise résidant en France. En être ou pas ? C’est effectivement une des questions qui se pose à ces plasticiens.

Arrivés en France entre 1980 et 2002, ces artistes d’une même génération – deux sont décédés –, réunis de façon inédite au Palais de la Porte-Dorée, interrogent le monde globalisé et les migrations dans des pièces aux dimensions spectaculaires. «Nous étions des vagabonds dans d