A l’occasion du Festival du livre de Paris les 11, 12 et 13 avril, nos journalistes cèdent la place à des autrices et auteurs pour cette 18e édition du Libé des écrivain·es. Retrouvez tous les articles ici.
Chef de file incontesté et incontestable des artistes peintres marocains, Khalil El-Ghrib est sans doute aussi l’un des plus grands plasticiens au monde. Sa démarche artistique, basée sur une solide culture plastique, littéraire et philosophique, témoigne d’une profonde réflexion sur le rapport de l’art à la vie, à la mort et au temps qui passe. Ses œuvres, quoique d’une sobriété extrême, interpellent de prime abord et intriguent au plus haut point, aussi bien les initiés que les néophytes. Je me souviendrai toujours de la réaction de ce lycéen marocain, sans aucune culture plastique, qui s’est soudain arrêté devant une œuvre de Khalil exposée à Al-maqam (Tahennaoute, région de Marrakech), intrigué et perplexe. A ma question sur ce qui l’attirait à ce point dans l’œuvre, il a eu une réponse spontanée, mais ô combien expressive ! «J’ai le sentiment que ces menus objets ficelés et chaulés renferment un mystère de Dieu !»
Un mystère de Dieu, l’expression est sans doute celle qui décrit le mieux l’œuvre de Khalil El-Ghrib. Je n’ai jamais rien lu ni entendu d’aussi pertinent. Il faut dire que, face au travail artistique de Khalil El-G