Tous aux abris. Tapis dans des grottes, des tunnels, des corridors, derrière des vitres ou des interphones – mais étrangement très peu derrière des écrans et autres interfaces technologiques –, les artistes de cette 17e édition de la Biennale d’art contemporain de Lyon ont mis le monde en sourdine. A quelques exceptions près – dont celle sans détour de l’artiste palestinien Taysir Batniji qui depuis le 7 Octobre a récolté auprès des Gazaouis assiégés des dizaines de clés n’ouvrant plus sur rien, si ce n’est sur des tas de décombres –, il s’agit de se tenir loin du fracas extérieur et de l’écouter, à distance, perforer durement l’harmonie terrestre. Et elles et eux de continuer désespérément de la chercher partout, cette note perdue, depuis ce qu’on pourrait appeler un safe space ou pourquoi pas, dans l’enjambement proposé par l’universitaire afro-américaine bell hooks, un brave space, qui augmente d’une dimension performative, littéralement «encourageante», l’espace sécurisé.
A Lyon, où vient d’ouvrir samedi 21 septembre un nouveau chapitre de cette Biennale qui est l’une des plus anciennes et des plus importantes en France – même si depuis quelques années on a vu se multiplier beaucoup de répliques de plus petite envergure sur tout le