C’est donc la plus jeune des quatre nommés au prix Marcel-Duchamp qui l’a emporté. Gaëlle Choisne, âgée de 39 ans, a convaincu et ému le jury composé de neuf personnalités du monde de l’art (dont, pour la première fois, deux artistes). «Son œuvre émeut par la tension qu’elle suscite entre quotidien et extraordinaire, conscience de l’histoire et projection vers l’avenir», saluait ainsi Xavier Rey, le directeur du Musée national d’art moderne, lors de la remise du prix, lundi 14 octobre.
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A l’image de l’installation qu’elle livre dans le cadre de son exposition au Centre Pompidou, à Paris, aux côtés des trois autres artistes (Abdelkader Benchamma, le duo Angela Detanico et Rafael Lain, ainsi que Noémie Goudal), son travail combine traditions ésotériques, croyances astrologiques, mythes et cultures populaires à travers de petites vidéos voyageuses incrustées dans un dispositif en forme de «jardin créole normand», hérissé de monticules (des «ruches»). L’œuvre, sur laquelle il est permis de marcher, a le moelleux de la lave (le sol est en liège peint). Autour, dans les angles, de petites boîtes et coquillages sont remplis d’amulettes, de clopes ou de colifichets, comme des autels triviaux ou des vide-poches sacrés.
Née d’une mère haïtienne et d’un père breton, Gaëlle Choisne est diplômée des Beaux-arts de Lyon en 2013, n’a pas attendu le prix Duchamp pour être remarquée. Elle participe par exemple en ce moment à la biennale de Gwangju, en Corée du Sud et prépare un solo show à la Philharmonie de Paris pour l’an prochain.