C’est un homme qui court dans un champ infini. Une silhouette qui s’élance, capturée au milieu d’un paysage sans aspérité ni ligne d’horizon. C’est Giovanni Anselmo dans son œuvre Entrare Nell’Opera : une photographie sur toile de très grand format (près de 4 m sur 3) qui attire tous les regards, dès la première salle du Jeu de paume à Paris. Là se tient une foisonnante exposition explorant les rapports qu’une partie de la scène artistique italienne a, dans les années 60 et au début des années 70, entretenus avec la photographie, le film et la vidéo.
Expo
Une relation féconde. Si bien que l’exposition se déploie dans deux lieux parisiens, au Jeu de paume et au BAL, réunissant plus de 250 œuvres et 49 artistes. Ces artistes, ce sont ceux rattachés à l’arte povera et leurs compagnons de route – le masculin est de mise, car seules cinq femmes sont ici exposées. La notion d’arte povera fut forgée en 1967 par le critique d’art et commissaire d’exposition Germano Celant, en réaction au pop art et au minimalisme américains, et décrivait des artistes aux parcours différents mais aux directions proches, tous désireux de changer le système à travers leurs œuvres et de garder le contrôle sur leur production, défiant radicalement l’industrie culturelle et privilégiant notamment le geste créateur à l’objet fini. Et il faut dire que p