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Sculpture

Laurent Le Deunff à la galerie Semiose, la liberté est au coin du bois

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Les œuvres du sculpteur, présentées à la galerie Semiose, sont porteuses d’une joie bienvenue.
La sculpture de Laurent Le Deunff s’appuie sur un éventail de procédés ancestraux. (Semiose)
publié le 27 juillet 2024 à 7h30

Sourire devant la sculpture en bois blond d’un pied humain s’appuyant sur un épais grimoire et emmanché d’une tête de chouette : un bonheur qui n’a pas de prix ces temps-ci. L’art de Laurent Le Deunff, à l’image de la mine rieuse et du regard pétillant qu’arbore infailliblement cet artiste de 47 ans, n’a rien d’élitiste ni de clivant ni de racoleur, rien d‘immersif non plus. Son exposition à la galerie Semiose, avec cette scénographie ingénieuse accordant une place à parts égales à chacune des pièces, quelle que soit sa taille (celle, minuscule, d’une paire de cacahuètes, ou d’un blaireau, figure de proue d’une fontaine), témoigne d’une joie de sculpter, de mettre en forme des matériaux (le bois et le ciment), de traverser, avec eux, une aventure.

La sculpture est un chemin tortueux, semé d’embûches et de nœuds sur lesquels peuvent buter le burin ou la scie. Laurent Le Deunff n’attend que cela : ces nœuds dans des bûches qu’il taille sans savoir a priori de ce qu’il va y émerger. Un blaireau ? Une chouette ? Un pied ? Un livre ? Les trois à la suite et l’un sur l’autre ? Les motifs correspondent aux protagonistes d’un roman d’aventures où la vie sauvage surgit et trépigne dans des bruissements de feuilles mortes foulées par les pieds d’un adolescent espiègle qui s’enfonce dans la forêt. Et y apprend la vie.

Tom Sawyer et Huck

Laurent Le Deunff,