On en a rêvé et il l’a fait : dans le Gazouillis des éléphants, Bruno Montpied dresse un inventaire de l’art des bords de routes, un catalogue des jardins brindezingues, fabriqués spontanément et bichonnés par des créateurs modestes, des maçons, des éleveurs de porc ou des aubergistes à l’esprit inventif. L’épais livre contient environ 300 lieux d’art amateur et sauvage, avec des girouettes multicolores, des maquettes d’avions, des personnages naïfs en coquillages, des animaux peints et des fresques en mosaïque… Certes, l’ouvrage n’est pas ce que l’on fait de plus pratique comme guide pour embarquer dans sa valise : il compte environ 900 pages et pèse son poids. Mais tout en dressant une cartographie fouillée de ces «environnements» sur le territoire français, il divulgue des jardins privés insolites – sans toutefois donner les adresses précises –, révèle d’autres facteurs Cheval, invite à la rêverie et au voyage. Surtout, il interroge et bouscule les frontières de l’art : quelle place donner à l’art humble et prolétaire ?
Edité une première fois en 2017 aux éditions le Sandre, épuisé, le Gazouillis des éléphants est aujourd’hui réédité chez Gallimard (coll. Hoëbeke) avec sa jaquette bleu nuit et ses lettres d’or en couverture. «C’est exactement la même édition, avec la même mise en page mais des noms ont été corrigés. Il y a aussi des informations su