Menu
Libération
Art contemporain

Le prix Marcel-Duchamp 2023 décerné à l’artiste Tarik Kiswanson

Paris Design Weekdossier
Connu pour son travail des formes, l’artiste plasticien né en Suède de parents palestiniens a reçu le prestigieux prix d’art contemporain ce lundi 16 octobre.
Tarik Kiswanson au centre Pompidou en avril 2023. (Bertrand Prévost. Julie Ansiau)
publié le 16 octobre 2023 à 19h29

Décerné en distanciel, par le biais des réseaux sociaux, pour cause de mouvement de grève au centre Pompidou resté fermé ce lundi 16 octobre, le prix Marcel-Duchamp 2023 a été remis à Tarik Kiswanson. Né en 1986 à Halmstad, en Suède, de parents palestiniens, Kiswanson fait partie de ces artistes internationaux, du fait de sa biographie et de sa formation (à la Central Saint Martins de Londres, puis aux Beaux-Arts de Paris), qui ont fait de leur propre histoire un terrain d’exploration. Mais sans jamais illustrer directement la question des identités mouvantes, des migrations ou du transit en général. Chez lui ce sont les formes, usinées main, monumentales ou miniatures, œuvres cocons ou menaçantes, qui parlent toutes seules.

Le Carré d’art de Nîmes lui a consacré une exposition en 2019 intitulée «Mirrorbody». Et c’est justement le directeur du musée nîmois, Jean-Marc Prévost, qu’il a mandaté pour défendre son travail devant les membres du jury, parmi lesquels Xavier Rey, le directeur du Musée national d’art moderne, Claude Bonnin, le directeur de l’Adiaf (association de collectionneurs à l’origine du Prix) ou encore la collectionneuse pointue Josée Gensollen et le directeur du Whitney Museum, Adam D. Weinberg. A Lyon en 2022, il a marqué les esprits avec sa sculpture suspendue, alliage fortuit d’une vitrine de l’ancien musée Guimet laissé à l’abandon où la Biennale d’art contemporain avait génialement élu domicile, et d’une chrysalide oblong aux doux contours qui pesait néanmoins comme une épée de Damoclès sur la tête des visiteurs.

On peut voir actuellement au centre Pompidou un nouvel ensemble de ces pièces parfaitement hermétiques qui évoquent néanmoins l’idée d’une gestation. Glissées habilement entre deux cloisons de la galerie Sud, elles sont présentées jusqu’au 8 janvier 2024 aux côtés des travaux de trois autres artistes, Bertille Bak, Massinissa Selmani et Bouchra Khalili, également nominées pour cette 23e édition du prix Marcel-Duchamp.

Indiquant qu’il ne dispose «pas d’autres éléments pour le moment», le centre Pompidou a fait savoir que la fermeture, qu’il espère ponctuelle alors que le monde (de l’art) entier se rue à Paris cette semaine à l’occasion de Paris + par Art Basel et des très nombreux vernissages en institutions publiques comme privées, est liée «aux questions soulevées par l’intersyndicale concernant les conditions de préparation de la fermeture du centre Pompidou en 2025 et en particulier les conditions de redéploiement des activités et des agents du Centre pendant la période de la fermeture. Le dialogue a été immédiatement engagé entre les organisations syndicales et la direction du centre Pompidou et il se poursuit actuellement».