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«Le temps qu’il nous faut» : au Maif Social Club, la cité de la torpeur

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L’espace d’art accueille une exposition où se côtoient autour du thème de la lenteur beurre en stick et nuages de pissenlits.
Dans un aquarium, une paire de vieilles baskets semble avoir été posée depuis mille ans sur un paillasson en terre. Ce paysage sous cloche est issu de l’atelier de Michel Blazy, artiste jardinier fasciné par la décomposition. (Jean-Louis Carli)
publié le 22 octobre 2023 à 17h13

Flâner dans le Marais, prendre le temps de passer le porche du 37, rue de Turenne, dans le IIIe arrondissement de Paris, aller au fond de la cour, franchir la porte du Maif Social Club, espace d’art privé et gratuit. Derrière l’accueil, sous la verrière, se trame une bien étrange sarabande d’artistes regroupés à touche-touche autour du thème de la lenteur : une lenteur bienfaisante et salutaire dans un monde qui exige d’aller toujours plus vite.

Délicat spectacle

Il y a là par exemple les jolies sculptures de jeunes filles en céramique de Julia Haumont. Les pieds au mur, ces rêveuses pastel ont les yeux dans le vague, elles glandouillent, se tiennent aussi les jambes croisées, tranquillou, car rien ne presse. Dans un aquarium, une paire de vieilles baskets semble avoir été posée depuis mille ans sur un paillasson en terre. Elle est recouverte de mousse. A l’intérieur poussent des petits végétaux, façon mini-jungle. Ce paysage sous cloche, humoristique et postapocalyptique, est issu de l’atelier de Michel Blazy, artiste jardinier fasciné par la décomposition. Rayon humour, il y a aussi les «chindogu», inventions loufoques de Kenji Kawakami, objets totalement inutiles et censés nous faciliter la vie : miniparapluie pour chaus