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Surréalisme

Leonor Fini, pinceau dans l’inconnu

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Entre réalisme et rêve, les exquises peintures de l’Argentine, remise en lumière à la faveur de la redécouverte des femmes surréalistes, sont exposées à Paris à la galerie Minsky.
«Autoportrait avec Stanislao Lepri» (1942-1943), de Leonor Fini.
publié le 8 septembre 2024 à 18h15

Dire que son tableau Extrême Nuit (1977) figure dans l’exposition «Surréalisme» au centre Pompidou, alors qu’elle détestait ce musée… «Avec tous ces gros tuyaux, exposer à Beaubourg, moi ? Jamais !» Mais c’est aussi à la galerie Minsky que l’on peut se faire une idée de la patte de Leonor Fini (1907-1996), une artiste certes un peu éclipsée aujourd’hui mais une star extravagante en son temps. «Ses tableaux sont très recherchés, nous sommes obligés d’en racheter, affirme sa galeriste Arlette Souhami qui la représente depuis 1978. La première fois que je l’ai vue, elle m’a tellement impressionnée que je n’ai pas pu lui parler. Elle était belle, un peu stressante, avec un fort accent italien. Sa vie même était surréaliste.» A la faveur de la redécouverte des femmes surréalistes, l’art de Leonor Fini est à nouveau prisé, en salle de ventes et dans les expos – on l’a vue à la Biennale de Venise notamment, en 2022.

Fantomatiques

Aux murs de la galerie Minsky, une vingtaine de tableaux de toutes les époques, un premier peint à 17 ans, la Visite (1924), avec ses deux tantes dont l’une semble souffrir d’une rage de dents, une adorable Femme en armure