Qui imaginerait qu’un escalier aussi insignifiant puisse, au terme d’un long couloir constellé de graffitis, déboucher sur un espace aussi démesurément grand ? D’autant que nul n’est d’ordinaire autorisé à emprunter ces marches, situées à l’arrière d’une pizzeria, qui mènent dans les entrailles de la Défense. Pourtant, il va s’en passer de belles, sous le «plus grand quartier d’affaires d’Europe» (une marque de fierté, à l’évidence, pour ses promoteurs). Car «les Extatiques descendent dans les sous-sols de Paris-la Défense», proclament sur l’esplanade quelques affiches noyées dans la trépidation ambiante dont, plusieurs mètres en contrebas, on percevra encore la rémanence sonore du trafic routier et ferroviaire.
Espaces «interdits au public»
En route donc pour l’aventure, au format superproduction, dans un gigantesque écrin célébrant la perpétuation d’une créativité artistique qui, comme retranchée de quelque catastrophe, nucléaire ou autre, expierait dans l’obscurité une irréductible thématique végétale. «Nous sommes dans ce qu’on appelle des volumes résiduels, issus de la construction du site, contextualise Noellie Faustino, directrice du pôle événementiel de Paris-la Défense. A savoir, toutes ces étendues ensevelies qui, pour certaines ont trouvé une affectation, du style parking ou quais de livraisons, et pour d’autres pas, comme ici». Des espaces «interdits au public», prévient un panonceau défraîchi, mais qui, trois semaines durant, invitent ainsi à une «réinterprétati