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«Mauvaises herbes !» gagne le bras de lierre

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Dégâts des herbicides, sculptures naturelles, herbes folles… Quatorze photographes exposés au Centre photographique d’Ile-de-France invitent à voir les végétaux qui dérangent sous un angle différent.
«Cosmos des ronds-points» (2021), de Véronique Ellena. Série «Fleurs du bitume». (Véronique Ellena)
publié le 26 février 2023 à 22h59

Franchement, peut-on parler de «mauvaises herbes» ? Y a-t-il vraiment des plantes sans valeur, sans qualité, ou si peu conformes aux attentes humaines qu’on doive les éradiquer ? Pour les photographes exposés au Centre photographique d’Ile-de-France – ancien magasin à grain –, le titre «Mauvaises herbes !» est, bien sûr, une antiphrase. «Les mauvaises herbes, ça n’existe pas, elles ne sont ni bonnes ni mauvaises, elles cherchent juste à survivre. Si on les qualifie de mauvaises, c’est par jugement esthétique ou dans l’objectif d’accroître le rendement d’autres végétaux», avance la commissaire de l’exposition Luce Lebart (avec Natalie Giraudeau), qui a sélectionné les œuvres de quatorze artistes. Et c’est justement parce que les photographes ne voient pas comme tout le monde qu’ils s’attardent sur les végétaux qui dérangent. Car ces plantes négligées ont une certaine élégance, comme le montre Véronique Ellena avec ses jolis gros plans d’herbes folles (Cosmos des ronds-points, série «Fleurs du bitume») ou Simon Boudvin qui s’est passionné pour l’ailante, un arbre invasif venu de Chine, qui s’épanouit dans l’Est parisien.

Sculptures naturelles

Il est si facile de faire disparaître les mauvaises herbes, part non négligeable de la biodiversité… Dans une installation éloquente en forme de calendrier, «Paysaje Domestico», María Elvira Escallón montre l’efficacit