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Disparition

Michel Giroud est mort, file coyote

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Artiste performeur, archiviste, éditeur et théoricien des avant-gardes, il était une figure inclassable et haute en couleurs du monde de l’art. Il nous a quittés le 11 novembre à l’âge de 83 ans.
Autobaptisé «El Coyote», Michel Giroud est mort le 11 novembre à l’âge de 83 ans. (Emilie Parendeau)
publié le 14 novembre 2023 à 20h03

Autobaptisé «El Coyote», l’intarissable Michel Giroud, qui, en 1969, avait trouvé son nom et sa vocation à l’occasion de performances hautement sonores et de gesticulations non moins féroces, est mort le 11 novembre à l’âge de 83 ans. «Il s’est éteint à l’aube du 11 novembre, son clairon ne sonnera plus mais son irrévérence aura infusé celles et ceux qui l’ont croisé sur leur route», ont fait savoir deux de ses compagnons de route, les artistes Alain Snyers et Emilie Parendeau.

«Hors du commun»

Avec ses faux airs de Michel Blanc, mais resté sec comme un clou grâce à ses activités de coureur, randonneur et alpiniste, Michel Giroud était surtout une figure atypique de l’art contemporain, farouche passeur de la cosmologie Fluxus et avant elle de toutes les avant-gardes artistiques – de Dada aux lettristes – dont il était le gardien agité. A Raoul Hausmann (figure centrale du mouvement Dada), Antonin Artaud ou Robert Filliou (qui estimait que l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art), trois figures inclassables, il consacre des essais ou des «conférences-actions». Après avoir créé la revue critique Kanal en 1984, avec laquelle il sillonne toute l’Europe, il invente aux éditions des Presses du réel la collection «L’écart absolu» qu’il équipe du sous-texte suivant : «Se consacre aux formes de pensées novatrices, dans les arts, le domaine sociétal et spiritue