Quelle mouche les a piqués ? En cette fin d’année, de nombreux musées ou centres d’art ont décidé de réveiller les fantômes et de sortir les cadavres du placard. Peut-être est-ce de sentir poindre l’heure du bilan à l’approche d’anniversaires importants ? 50 ans pour le CAPC de Bordeaux en 2023, 20 pour le Palais de Tokyo cette année, tandis que le centre Pompidou attend son grand lifting avant de revêtir, en 2027, son costume de quinqua. Ou serait-ce plutôt la crise majeure qu’ils traversent, interpellés de toute part par une génération d’artistes, intellectuels et activistes qui réclament un autre récit ? Toujours est-il que nombre d’institutions entament cette année leur examen de conscience. Et plongent le nez dans leurs archives officielles autant qu’ils tendent l’oreille pour capter les rumeurs et autres malédictions, réelles ou imaginaires, qui les ont façonnés d’années en années.
Nulle nostalgie dans ces enquêtes internes, plutôt le désir d’assainir le terrain pour mieux le cultiver. «La permaculture agricole rappelle qu’il n’y a pas de neutralité du sol. Dès lors, on ne sème pas avant d’avoir appris à le connaître», rappelle Guillaume Désanges, directeur du Palais de Tokyo, qui depuis son arrivée en janvier 2022 travaille avec ses équipes à redéfinir le champ lexical de l’institution. Ainsi est née l’idée d’une <