Rares sont les occasions de voir une voiture garée dans la cour intérieure d’un lycée. Encore moins lorsqu’il s’agit d’un modèle ancien, qui a suivi un singulier trajet, pour à la fois finir désossé et renaître en vedette (bien que n’étant pas une Ford) d’un projet artistique, ici inscrit dans le cadre du festival ubique et pluridisciplinaire (théâtre, danse, cirque, performance…) «Paris l’été», étalé sur trois semaines en juillet. La Panhard noire est donc là, taxi avec compteur-conteur à l’ancienne qui attend ses passagers, au nombre maximum de deux, assis sur la banquette arrière, le temps d’une course statique de quelques minutes, où, par le son diffusé et l’image projetée, on traversera notamment le Casablanca de Michael Curtiz sur l’air inaltérable de Play it Again, Sam, tandis qu’à travers le pare-brise, tombe une pluie spleenétique.
Petites cabines
Cécile Léna, la scénographe à qui elle appartient, via sa compagnie, a trouvé la guimbarde sur le Bon Coin. Elle désirait ce modèle en référence à son grand-père, qui en possédait une et travaillait dans la firme qui les fabriquait. Une première vente conclue avec un autre acquéreur ayant capoté, le propriétaire est revenu vers elle. Or, une fois la transaction conclue, quelle ne fut pas sa surprise en découvrant que les papiers du véhicule mentionnaient l’adresse de sa mère – laquelle habitait certainement la même résidence que la personne qui conduisit jadis cet exemplaire de l’illustre marque française disparue en 1967.
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