A l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles, qui se tiennent du 7 juillet au 5 octobre 2025, Libération fait la part belle à la photo. Retrouvez le numéro spécial «Libé des photographes» en kiosque les 12, 13 et 14 juillet ou dans sa version numérique.
Epistémicide. C’est ce mot terrible et éclairant, lâché par un commissaire d’exposition à propos des habitants des favelas brésiliennes - un épistémicide est le meurtre, la réduction au silence ou la dévalorisation d’un système de connaissances -, qui revient à l’esprit, en traversant les expositions des 56e Rencontres d’Arles. Sans récit, mais aussi sans photographies, sans images d’elle-même, une communauté, une culture n’existe pas, son oppression perdure.
Alors qu’aux Etats-Unis, un vent mauvais souffle pour éradiquer toute notion de diversité, d’équité et d’inclusion, alors que l’IA détraque notre mémoire et que l’idée de démocratie menace de partir en miettes, les photographes de cette édition «indocile» du festival avancent aux côtés des exclus, des marginaux, des peuples colonisés avec l’immense Nan Goldin en tête de proue. Dans ce cahier spécial, Libé a sélectionné des expositions où brillent les Aborigènes d’Australie, les plus démunis de Sicile, les peuples indigènes du Mexique, les paysages désenchantés de l’Amérique, les communautés LGBT, les transsexuels de Rio de Janeiro, les autochtones d’Amazonie, les filles «déviantes» placées, les enfants à la recherche de leur filiation… Regardez comme ces photographies sont (re)belles… Les voir redonne un espoir.