Menu
Libération
Céramique

Shio Kusaka, terre cute

Article réservé aux abonnés
La céramiste japonaise en vue expose à Paris ses adorables poteries, alliages de savoir-faire traditionnel et de minutieux détails et références.
«(spaceline 3)» de Shio Kusaka. (David Zwirner)
publié le 9 septembre 2024 à 5h14

C’est la rentrée des galeries, enfin de certaines, et le satellite de la puissante David Zwirner à Paris a choisi d’inaugurer son espace rénové de la rue Vieille-du-Temple avec une expo de la céramiste Shio Kusaka, née en 1972 au Japon. Vivant désormais à Los Angeles, l’artiste est collectionnée entre autres par le MoMA à New York et le Voorlinden aux Pays-Bas, et fut jadis représentée par un rival nommé Gagosian – du lourd. Mais ce sont des pièces délicates et drôles qui se déploient dans la grande pièce sous verrière.

Petits aliens

Dans une scénographie un brin chic, un long socle recouvert de bleu accueille une ribambelle d’œuvres défilant par ordre de taille, les premières pouvant tenir dans la paume d’une main, les dernières plus imposantes (66 cm de haut). Il faut s’approcher et s’attarder : le travail est minutieux et ponctué de références tous azimuts, de la poterie traditionnelle japonaise ou grecque à la série The Mandalorian, voire aux travaux de Sol LeWitt. Certes, tout est beau, mais le talent de Kusaka réside dans sa manière de faire vibrer la matière, qui semble emplie d’une vie propre et mystérieuse.

De courts dômes d’argiles bruns, imparfaits comme des pains de sucre, sont striés de sillons, comme autant de traces laissées par un rover sur une planète inconnue. Des vases de porcelaine blanche ressemblent à des habitats miniatures (avec des fenêtres, voire un petit escalier), et quatre vases tubes ornés d’encoches en forme de feuilles, ou d’yeux de dessins animés, évo