Que faire de cet encombrant Picasso ? Sophie Calle a trouvé : il faut le mettre au sous-sol. A l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort de l’artiste, la plasticienne a été invitée par le Musée Picasso à investir les lieux. Le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne s’est pas gênée. Du rez-de-chaussée au troisième étage, elle a empli les espaces de ses œuvres à elle, de ses commentaires, des choses de sa vie, aussi, gardant dans le parcours quelques miettes signées Picasso (et il y en a bien d’autres au sous-sol). «Mais… et les touristes ?!» s’effraient certains. Gageons qu’ils s’en remettront. Picasso aussi. L’expo qui en résulte, «A toi de faire, ma mignonne», est amusante, un brin répétitive (l’artiste en est aussi la commissaire, ce qui est rarement une bonne idée), et rassemble des œuvres récentes réalisées au musée (dont de nombreuses photos de tableaux de Picasso sous kraft) ; des séries plus anciennes («Last Seen», «la Dernière Image»…) ayant trait au regard et au discours ; tous les objets de sa maison et leur inventaire réalisé par une maison de vente ; et une liste de projets envisagés et jamais aboutis. Un parcours tous azimuts, qui semble avant tout éclairer non pas les thèmes que Sophie Calle a choisi de souligner pour nous dans les cartels et autres inscriptions (l’absence, la disparition, la terreur devant l’approche de la mort) mais plutôt cette obses
Expo
Sophie Calle prend Picasso d’assaut
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«Paul dessinant, 1923», œuvre de Picasso voilée par un tissu sur lequel Sophie Calle a retranscrit des commentaires. (Sophie Calle/ ADAGP, Paris 2023)
publié le 9 octobre 2023 à 19h25
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