Un autographe et une vie qui bascule. C’est l’histoire folle et romanesque de l’artiste Tomasz Machcinski. Découvert aux Rencontres d’Arles en 2019, ovationné à Paris Photo en 2021, le Polonais outsider, mort en 2022, est de retour en France à la galerie Christian Berst dans une exposition très émouvante. Les autoportraits insensés, abondants et frénétiques, de «l’homme aux mille visages» occupent bien sûr le cœur de ce premier show parisien. A partir des années 60, à Kalisz, au centre la Pologne communiste et catholique, Tomasz Machcinski, malingre et bossu, réalise environ 22 000 autoportraits. Tout seul face à son appareil, un miroir accroché sur le trépied, l’autodidacte incarne des milliers de physionomies, masculines ou féminines, personnages réels ou de fiction. Ouvrier mécanicien, Machcinski fait ses photos dans son coin, sans que personne ne s’y intéresse, au moment même où l’autoportrait travesti s’impose sur la scène artistique (Cindy Sherman, Michel Journiac, Urs Lüthi…) Vertigineux. Aujourd’hui, seules 2 500 photographies sont accessibles à la vente. La galerie Christian Berst en montre un peu moins de 100. Mais l’originalité de l’exposition «American Dream I Made It All Because of You» est d’insister sur l’étonnante histoire de l’orphelin de guerre polonais. Son œuvre, rangée dans la case de l’art brut, s’est construite sur un manque cruel et un récit fant
Art brut
Tomasz Machcinski à la galerie Christian Berst, american grime
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(Tomasz Machcinski Foundation)
publié le 10 octobre 2024 à 18h30
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