L’été dernier, le musée Réattu se rappelait à notre bon souvenir, à l’occasion de la formidable mise au jour de l’œuvre profuse du photographe italien Graziano Arici. Une embellie que confirme désormais l’exposition d’Ugo Schiavi, consolidant la place aussi centrale que discrète occupée par l’institution arlésienne sur un échiquier pourtant très fourni en pièces patrimoniales et culturelles − des spectaculaires monuments de l’antiquité à la clinquante tour signée Frank Gehry pour la fondation Luma, giga fanal de la milliardaire suisse, Maja Hoffman, inauguré fin juin 2021. Car, en sus de ses collections permanentes (starring Picasso, via une flopée de dessins…), la roide bâtisse a fait le choix de vivre avec son temps, en instillant l’art contemporain dans ses salles.
De quoi raviver les couleurs de l’ancien grand prieuré de l’ordre de Malte. Le trentenaire Ugo Schiavi, plasticien marseillais diplômé de la Villa Arson, de Nice, y a passé neuf mois en résidence. De ville en ville, il puise son inspiration dans les «lieux de mémoire». Après un buste de Jeanne d’Arc détourné à Orléans avec du silicone et du plâtre en 2019, puis, à l’été 2021, dans le cadre du 10e Voyage à Nantes, une œuvre monumentale, le Naufrage de Neptune, prenant la forme d’un bateau échoué sur la place Royale, c’est donc l’ex-bourg, emporion,